Voilà déjà bientôt un an que les régates olympiques ont eu lieu au large de Marseille, à l’occasion desquelles la délégation suisse a obtenu un excellent résultat d’ensemble avec cinq diplômes dans cinq classes différentes. Maud Jayet (SNG) en ILCA 6, Elena Lengwiler (SKA/GYC) en Formula Kite, Elia Colombo (CVLL) en iQFoil, Sébastien Schneiter (SNG) et Arno de Planta (CVV/SNG) en 49er ainsi que Yves Mermod (TYC) et Maja Siegenthaler (TYC) en 470 mixte – tous se sont qualifiés pour la Medal Race ou les Medal Series et ont décroché un diplôme grâce à une performance remarquable. Bien qu’elle se soit retrouvée à plusieurs reprises à portée de main, la médaille olympique tant attendue a finalement échappé aux navigatrices et navigateurs suisses.

Après les Jeux olympiques, certains athlètes ont profité d’une pause bien méritée. Schneiter/de Planta et Maud Jayet se sont concentrés sur le SailGP, tandis que Mermod/Siegenthaler et Elena Lengwiler se sont octroyé un peu de répit. Malgré cela, la première moitié de l’année 2025 a déjà été bien remplie pour Swiss Sailing Team…

Comme le veut la tradition, la saison a débuté avec le 54e Trofeo Princesa Sofía à Palma de Majorque, marquant une première grande rencontre pour les athlètes olympiques du monde entier.

Lors des championnats du monde ILCA à Qingdao, Anja von Allmen (11e sur 99 athlètes), Maud Jayet (17e sur 99) et Gauthier Verhulst (33e sur 138) ont tenu le rang parmi l’élite mondiale. Lors de la Semaine de Kiel, organisée pour la première fois dans le cadre du Sailing Grand Slam, Anja von Allmen (17e sur 88) et Gauthier Verhulst (26e sur 148) ont confirmé leurs performances. Joshua Richner et Nilo Schärer ont en outre signé un bon retour avec une 18e place sur 74, après une pause due à une blessure de Nilo.

Gian Andrea Stragiotti (ZYC) a réalisé jusqu’à présent une saison exceptionnelle: à 17 ans, le navigateur de Suisse centrale est monté sur le podium à Hyères et est devenu vice-champion d’Europe élite en Formula Kite lors des championnats d’Europe à Urla, en Turquie. Lors des Kite Youth Europeans à Gizzeria, en Italie, la Suisse a même réalisé un doublé dans le classement des moins de 19 ans : l’or pour Stragiotti et l’argent pour Karl Mäder (SKA). Les jeunes kitesurfeurs ont ainsi définitivement rejoint l’élite mondiale.

Et lors des championnats d’Europe de 29er à Riva, sur le lac de Garde (ITA), Ikke Huber et Liam Berger (TYC) ont remporté la médaille de bronze. Ils ont commencé les qualifications avec trois victoires de manche et ont su défendre leur place sur le podium jusqu’à la fin, malgré un petit relâchement. Le travail conjoint du Thunersee-Yachtclub et de Swiss Sailing Team en faveur de la relève porte ici aussi ses fruits.

 

Actuellement, le squad iQFoil, composé d’Elia Colombo et Sebastien Schaerer, dispute son championnat du monde à Aarhus (DEN), suivi en août par les championnats d’Europe ILCA à Marstrand (SWE). La saison des régates bat donc son plein.

Il y a également du nouveau en vue des Jeux olympiques de Los Angeles 2028: le comité d’organisation de LA28 a (enfin) annoncé les lieux retenus pour les compétitions de voile. Les épreuves de windsurf et de kite se dérouleront à Long Beach – au même endroit où les compétitions de voile avaient déjà eu lieu lors des Jeux olympiques de 1984. Les dériveurs, skiffs et multicoques régateront quant à eux au large du port de Los Angeles, là même où s’est tenu un événement SailGP cette année.

MEET THE TEAM

À compter de cette saison, deux nouveaux entraîneurs ont rejoint Swiss Sailing Team. Jakub Kozelsky encadre désormais le squad ILCA 6, tandis que Steve Allen œuvre en tant qu’expert pour les iQFoils.

Jakub Kozelsky (né en 1977) a commencé la voile à l’âge de 6 ans, d’abord en Optimist, puis en Vaurien, avant de naviguer dans plusieurs autres classes, telles que les Melges 24 et Melges 32. Malgré de nombreux succès, il s’est très tôt orienté vers le coaching. «Ma première expérience, et la plus importante, a été le travail avec ma femme, Veronika Fenclová. Je l’ai accompagnée dans son ascension vers l’élite mondiale de la classe ILCA 6.» Et apparemment avec succès: Veronika Fenclová a terminé deux fois à la 4e place des championnats du monde et s’est classée 9e et 12e aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Depuis 2012, Jakub Kozelsky travaille en Belgique, où il entraîne l’équipe olympique belge. Là encore avec des résultats probants, comme l’atteste le titre de championne du monde d’Emma Plasschaert en 2018 dans la classe ILCA 6.

Quelles sont ses premières impressions de Swiss Sailing Team? «Même si je viens tout juste d’arriver, j’ai déjà rencontré de nombreux navigateurs, entraîneurs et accompagnateurs passionnés. J’apprécie beaucoup l’approche technologique recherchée au sein de l’équipe, et j’ai été ravi de pouvoir entrer très tôt en contact avec les membres du support technique. J’ai notamment déjà eu plusieurs discussions constructives avec Marco Versari, Swiss Sailing Team Data and Technology Manager. Dans l’ensemble, je me sens très bien accueilli et soutenu en tant que nouveau venu.»

Le prochain grand objectif, ce sont les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 – où faut-il concentrer les efforts? «Une préparation optimale en vue du premier événement de qualification olympique est essentielle. Dans l’idéal, nous décrocherons la place de quota nationale dès cette première occasion. Parallèlement, nous devons bien entendu commencer à explorer le nouveau plan d’eau olympique et à acquérir une connaissance solide des lieux. Mis à part cela, ce que j’ai toujours considéré comme essentiel dans une campagne olympique, c’est un fort esprit d’équipe et une collaboration étroite entre les entraîneurs et l’équipe d’encadrement. Quand toute l’équipe se soutient mutuellement, tout devient plus simple – et plus agréable. Pour moi, la cohésion d’équipe est l’un des ingrédients les plus importants du succès.»

Et pour finir, une question plus personnelle: qu’est-ce qui est important pour vous dans la vie? «Ma femme et nos deux enfants occupent bien entendu la place centrale dans ma vie. Mais au-delà de cela, l’intégrité est une valeur qui me tient à cœur. Et je veux montrer le bon exemple: faire ce que l’on aime, travailler dur pour y parvenir, tout en savourant chaque instant. Le chemin compte autant que la destination. J’ai commencé à pratiquer le wingfoil ces deux dernières années. Ça me procure du plaisir et j’apprécie d’apprendre quelque chose de nouveau, même si, à mon âge, ça fait parfois un peu mal. Surtout à l’ego, pour être honnête!»

Steve Allen (né en 1973) est un grand nom du windsurf. L’Australien est monté pour la première fois sur une planche à l’âge de 10 ans et est devenu professionnel à 20 ans. Il a été le premier à perfectionner le difficile «table top forward» en compétition de vagues, mais sa véritable spécialité reste les disciplines de courses au près. Entre 1992 et 2019, il a remporté plus de dix titres de champion du monde, avant de se consacrer au coaching – contribuant notamment au dernier titre PWA de Björn Dunkerbeck.

Steve Allen est considéré comme un travailleur méticuleux et rigoureux. Pour lui, le matériel est tout aussi important que la condition physique et la préparation mentale pour atteindre des performances de haut niveau. «Ma première impression au sein de Swiss Sailing Team est que tout le monde est motivé et que l’équipe dispose du meilleur équipement. Je suis maintenant très curieux de voir ce qu’il est possible d’accomplir», déclare Steve Allen, qui a récemment accompagné les windsurfeurs chinois dans leur préparation pour les Jeux olympiques de Paris 2024 avec, chez les femmes, une médaille manquée de peu (Zheng Yan, 5e place). «Pour Los Angeles 2028, il s’agit de former un duo solide ou, mieux encore, un groupe fort où chacun se motive mutuellement. Il reste encore beaucoup de potentiel d’amélioration, mais nous faisons actuellement de grands progrès.» Outre le surf, Steve Allen se concentre sur sa compagne et ses deux enfants. «Ma fille termine actuellement ses études, et mon fils est en voie de devenir joueur professionnel de tennis.»