Un peu plus d’un an avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, Marseille a été le théâtre d’un important Test Event, qui a fait office de répétition générale. Swiss Sailing Team était présent dans sept des dix classes, une belle occasion de glaner de précieuses expériences, et ce, aussi bien sur l’eau qu’à terre.
Le meilleur résultat a été obtenu par Sébastien Schneiter et Arno de Planta sur 49er. Au terme de leur première régate sous la houlette de leur nouveau coach anglais Ian Barker, qui a à son compteur plusieurs participations aux Jeux olympiques en tant que navigateur et coach, ils ont terminé sans problème sur le podium. Grâce à une bonne tactique agressive dans la finale de la Medal Race, ils ont en effet pu grignoter un rang supplémentaire et s’assurer la médaille de bronze. Schneiter/de Planta ont ainsi montré d’emblée qu’ils étaient prêts et qu’ils pouvaient à tout moment rivaliser avec les meilleurs. «Ce test était très important pour nous et nous nous sommes à nouveau sentis très à l’aise ici à Marseille. C’est formidable d’avoir décroché un premier podium officiel», s’est réjoui Sébastien Schneiter. Et Arno de Planta d’ajouter: «La collaboration avec notre nouveau coach Ian Barker nous a permis de bien progresser. Sa personnalité et son expérience nous apportent beaucoup en tant qu’équipe. Nous nous concentrons maintenant sur le championnat du monde et la place de quota pour 2024».
Maud Jayet a également obtenu un superbe résultat sur ILCA 6. Si la Romande de 27 ans a longtemps été sur le podium, elle a finalement dû se contenter d’une 4e place plutôt ingrate après la Medal Race. «Je suis évidemment un peu déçue», résumait Jayet après la dernière journée. «Mais je n’ai pas eu de très bonnes sensations durant la semaine – j’estime néanmoins que terminer 4e est tout de même un très bon signe. Il s’agit maintenant de bien me reposer pour être prête pour le championnat du monde».
Si les autres navigatrices et navigateurs suisses n’ont pas réussi à marquer des points en termes de résultats, ils sont tous repartis de Marseille forts d’une belle expérience. Gauthier Verhulst (ILCA 7, 28e sur 42 participants) a réalisé une solide performance et s’est rapproché des meilleurs dans plusieurs manches. Yves Mermod/Maja Siegenthaler (470 Mixed, 11e/17e) ont navigué pendant toute la régate au niveau de la Medal Race mais ont dû se contenter d’une malheureuse 11e place après les trois dernières manches. Elia Colombo (iQFoil Men, 10e/24e) s’est quant à lui qualifier pour les finales grâce à une belle constance. Toutefois, appliquant le devise «tout ou rien», il prendra trop de risques en quart de finale et se mettra lui-même mis hors course avec un blackflag. Quant aux deux kiteurs de Formula Bruce Kessler (18e/20e) et Elena Lengwiler (17e/20e) ont connu des hauts et des bas dans cette jeune classe olympique. Mais si cette dernière s’est faite littéralement «descendre» lors de la 2e manche, elle a eu une belle réaction lors de la 3e, qu’elle a remportée! Malheureusement, il lui a fallu abandonner la compétition dès la 6e manche pour cause de blessure!
«Les régates ont été très exigeantes, tant sur l’eau qu’à terre, ce qui les rend d’autant plus précieuses pour toute l’équipe», a déclaré Christian Scherrer, chef d’équipe de Swiss Sailing Team, après huit jours de régates particulièrement éprouvants. «L’infrastructure du nouveau port olympique est bonne, mais les travaux d’aménagement ne sont pas encore terminés. Des places ombragées manquaient un peu partout, tandis que la pénurie d’eau qui frappe actuellement le sud de la France n’a pas manqué de péjorer encore plus la situation compte tenu de la chaleur qui régnait». Globalement, l’organisation du SST a fait ses preuves et la préparation semble bien progresser pour les Jeux olympiques qui se dérouleront dans un an.
Le prochain temps fort sera le championnat du monde des classes olympiques à La Haye (du 10 au 20 août). C’est là en effet que seront attribuées les premières places par nation pour les Jeux olympiques de 2024. «Notre objectif doit être de décrocher trois ou quatre places de quota pour la Suisse», explique encore Christian Scherrer. «Plus une place de quota doit être obtenue sur le tard, plus la pression sera grande et plus la préparation aux Jeux sera difficile».
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Pictures: Vincent-Curutchet/World-Sailing