Du 25 juillet au 4 août, les 6 athlètes suisses ont donné leur meilleur dans la baie de Salami. Enoshima a accueilli les épreuves de voile des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, qui se soldent avec une victoire à la Medal Race pour les suisses, et deux diplômes sur les quatre bateaux helvétiques engagés.

Fahrni/Siegenthaler – 470W (coach Toni Ripoll) : 4e ((12), 4, 8, 2, 5, 10, 9, 7, 12, 5, 2)
Mateo Sanz Lanz – RS:X (coach Asier Fernandez) : 8e (1, 1, 9, 10, 4, 5, 16, (17), 12, 10, 13, 15, 6) Schneiter/Cujean – 49er (coach Dave Evans) : 14e (16, 10, 14, 10, 4, (UFD), 9, 9, 10, 18, 13, 12)
Maud Jayet – ILCA 6 (coach Nathalie Brugger) : 19e (22, 7, 22, (34), 13, 1, 21, 25, 28, 24)

Résultas : https://tokyo2020.sailing.org/results-centre/

Tom Reulein, team leader : C’est génial de terminer des Jeux Olympiques difficiles de cette façon. Nous avons montré que nos pouvons gagner une Medal Race, la Suisse peut être fière de son équipe ! La joie et la tristesse sont très proches dans le sport de haut niveau et notamment aux Jeux olympiques. Seb et Lucien n’ont pu donner la pleine mesure de leur potentiel que dans quelques courses. À ce niveau, ce n’est tout simplement pas suffisant pour se qualifier pour la Medal Race. Les plus déçus sont les marins qui ont travaillé si dur pour obtenir un meilleur résultat et qui doivent maintenant faire face à cette défaite amère. Mateo, quant à lui, a remis le couvert à la fin de sa carrière dans la Medal Race et a montré qu’il est un sérieux candidat à la médaille dans « ses » conditions de vent léger. Remporter un diplôme olympique dans une classe de bateau aussi difficile malgré deux jours de vents forts mérite le plus grand respect !

Linda Fahrni & Maja Siegenthaler – 470

Quatrièmes des Jeux Olympiques de Tokyo, les bernoises Linda Fahrni et Maja Siegenthaler ont fait rêver la Suisse jusqu’au bout. Elles y ont cru : sixièmes avant la Medal Race ce matin (manche finale comptant double), le duo féminin en 470 pouvait, mathématiquement, gagner une médaille. Sans pression ni autre objectif qu’un diplôme Olympique, les filles ont signé une dernière course parfaite, et remportent la Medal Race. Elles terminent à dix points de la médaille de bronze, et concluent ainsi de la plus belle des manières leur carrière Olympique ensemble.

Entraînées par le fameux coach Espagnol Toni Ripoll, les deux bernoises de 28 ans ont signé une semaine excellente sur le plan d’eau d’Enoshima. Très régulières, fortes mentalement, tactiquement et physiquement, elles ont signé d’excellentes manches dans toutes les conditions de vent. Représentant le Thunersee Yacht Club, elles avaient terminé 14èmes de leurs premiers Jeux à Rio en 2016.

Swiss Sailing Team remporte ainsi la première manche des Jeux Olympiques (grâce au véliplanchiste Mateo Sanz Lanz) et la dernière, aujourd’hui avec les filles en 470. Un petit souvenir des Jeux de Rio, puisque l’équipage masculin de 470 Brauchli/Hausser avait également remporté la Medal Race en 2016… !

Sélectionnées par Swiss Olympic ce printemps grâce à leur onzième place aux Mondiaux de la discipline, médaillées de bronze aux Européens en mai, Linda et Maja signent une dernière saison ensemble excellente. Tokyo 2020 était la dernière régate Olympique pour le duo féminin qui navigue ensemble depuis 2008. Leur bateau, le 470, devient mixte dès la prochaine olympiade, à Paris en 2024. Une magnifique aventure qui a fait la fierté de la Suisse, depuis le 420 jusqu’aux Jeux de Tokyo. Merci Linda, merci Maja !z

Linda Fahrni & Maja Siegenthaler : C’est une magnifique fin de régate pour nous ! Toute cette semaine, nous avons fait tout ce qu’on pouvait, avons donné le meilleur de nous-même, on ne pouvait pas faire mieux. Nous avons fait beaucoup plus de choses justes que fausses cette semaine, donc ne pouvions pas rêver mieux.

Nous avions déjà montré qu’on pouvait gagner des Medal Race. Mais être quatrièmes des Jeux Olympiques, c’est difficile à croire. Nous ne sommes pas loin du bronze, mais il y a un gros écart. Nous avions beaucoup de points de retard avant la Medal Race, mais n’avons pas regardé le classement général et avons juste donné tout ce qu’on avait.

Cela fait bizarre de dire que c’est la dernière course ensemble. Mais notre objectif était de profiter de cette semaine, de prendre du plaisir, et nous y sommes parvenues. Hier était une journée difficile pour nous, donc c’est vraiment super de finir sur une bonne note aujourd’hui. Nous avons atteint notre objectif, c’est vraiment génial ! On est Suisse, on mérite la médaille de chocolat !

Maintenant, place aux vacances. Nous avons besoin de prendre du temps pour nous, afin de prendre conscience de ce que nous avons fait. Cette campagne était vraiment longue et intense, il est trop tôt pour penser à Paris 2024. Mais c’est évidemment positif de terminer sur cette note !

Mateo Sanz Lanz – RS:X

Mateo Sanz Lanz a fait rêver la Suisse aux Jeux Olympiques de Tokyo : en tête des épreuves de planche à voile au terme du premier jour, deuxième après la deuxième journée, dans des airs légers favorables à son petit gabarit, il est finalement parvenu à rester dans le TOP 10 malgré des conditions soutenues les jours suivants. Il termine troisième de la Medal Race (course finale comptant double) et huitième du classement général. Un excellent résultat synonyme de diplôme pour le représentant du Gstaad Yacht Club !

Avec son entraîneur qui le suit depuis ses débuts, Asier Fernandez, Mateo Sanz Lanz est parvenu à élargir la gamme de vent dans laquelle il pouvait performer. Expert des vents légers, il a survolé la flotte les deux premiers jours pour finalement réussir à rester dans le coup jusqu’à la fin. Le véliplanchiste de 27 ans domicilié à Formentera (ESP) avait terminé 14e des Jeux Olympiques de Rio en 2016.

Mateo Sanz Lanz, RS:X : Je voulais terminer dans le TOP 3 de la Medal Race, face aux dix meilleurs windsurfers du monde. Et j’ai réussi ! J’ai montré une fois de plus que je suis l’un des plus rapides de la flotte, et je suis très heureux de ramener un diplôme à la Suisse. Avec un seul jour de vent fort, j’aurais pu rester plus proche des meilleurs et j’aurais eu une chance de médaille. Mais avec deux jours de vent très fort, c’était trop pour moi… J’ai fait le meilleur résultat que je pouvais avec les conditions de cette semaine.

Sur le plan de la performance, j’ai montré que je me suis vraiment amélioré dans le vent fort au cours des cinq dernières années. J’en suis vraiment heureux ! Maintenant je vais savourer ce succès, partir en vacances quelques jours et ensuite passer gentiment à l’iQFoil (prochaine classe de windsurf pour Paris 2024).

Sébastien Schneiter & Lucien Cujean – 49er

Moins de réussite pour Sébastien Schneiter et Lucien Cujean en 49er. Le duo représentant la Société Nautique de Genève n’a pas réussi à se qualifier pour la Medal Race, et termine ses deuxièmes olympiades à la 14e place. 13e à Rio, Sébastien (25 ans) et Lucien (31 ans) visaient un meilleur résultat à Tokyo. Dans le coup dans certaines manches mais réalisant trop d’erreurs, ils n’y sont pas parvenus.
Seul duo suisse encore en lice, Linda Fahrni et Maja Siegenthaler (Thunersee Yacht Club) sont cinquièmes du général provisoire en 470 féminin. Il leur reste quatre manches qualificatives avant la Medal Race, mercredi 4 août 8h30 (heure suisse).

Sébastien Schneiter et Lucien Cujean, 49er : On ne sait pas encore vraiment quel était le problème pendant cette régate, il faudra y réfléchir à tête reposée. Dans ce genre de conditions, nous sommes tous égaux, et nous avons beaucoup de chance d’affronter sur l’eau des navigateurs très talenteux. Tout le monde était en pleine forme, c’était dur de tirer son épingle du jeu. Nous devons maintenant debriefer tranquillement et avancer après ces Jeux difficiles ! Les JO sont particuliers comme régate, nous avons manqué des opportunités au début du championnat et fait des erreurs qui coûtent cher. C’était très dur de lire le plan d’eau aujourd’hui. Nous avons beaucoup à apprendre de ces JO, et pourrons grandir de cette expérience en tant que navigateur !

Maud Jayet – ILCA 6

Maud Jayet a terminé ses premiers Jeux Olympiques ce matin, à la dix-neuvième place de la classe ILCA 6. Dans une flotte de 44 bateaux, la navigatrice de 25 ans, qui avait terminé huitième des Européens de la discipline ce printemps, n’est pas parvenue à se qualifier pour la Medal Race, malgré une victoire de manche sur les dix courses disputées.

Entraînée par Nathalie Brugger, triple olympienne pour la Suisse, Maud Jayet courait sous les couleurs de la Société Nautique de Genève et du Club Nautique de Pully.

La compétition n’est pas terminée, puisque les trois autres bateaux suisses sont encore en lice à Enoshima. Mateo Sanz Lanz est déjà qualifié pour la Medal Race demain, alors que les deux autres bateaux suisses sont encore en cours de qualification.

Maud Jayet : Je suis évidemment déçue, puisque depuis un an je ne suis plus sortie du TOP 8. J’ai l’impression d’avoir fait toutes les erreurs que j’aurais pu éviter cette semaine, encore aujourd’hui. Je pense que mentalement, je n’étais pas fraiche en arrivant ici. J’ai eu beaucoup de pression pour ma régate de sélection ce printemps, ma saison a été construite autour de cet événement phare. Après ça, j’ai eu un coup de blues, de fatigue, j’ai eu de la peine à trouver la motivation. Ce qui n’a pas aidé pour préparer les JO… Je vais apprendre de ces erreurs, et retenir ces apprentissages pour Paris ! Je sais que je serai prête pour 2024, que j’arriverai à mon meilleur niveau là-bas. Il est temps pour moi de ranger le bateau pour un petit moment maintenant, et repartir à zero pour Paris.